Alpinisme : ascension du Dôme de Neige des Écrins en ski de randonnée

Alpinisme : ascension du Dôme de Neige des Écrins en ski de randonnée

Un retour dans l’univers de la haute-altitude qui me fait le plus grand bien ! Le dimanche 16 et lundi 17 avril 2017, nous avons passé avec mon père 2 jours formidables dans le massif des Écrins. Nous avons réalisé en ski de randonnée au départ du Pré de Madame Carle, l’ascension du célèbre sommet du Dôme de Neige des Écrins, qui culmine à 4015 mètres d’altitude. J’ai souffert physiquement pendant deux jours mais je me suis accroché mentalement pour pouvoir réaliser un nouveau rêve. Réussir ce sommet avec mon père me tenait à cœur depuis très longtemps.

Notre ascension s’est déroulée en 2 parties, par l’itinéraire de la voie normale d’ascension du Dôme des Écrins. Le dimanche 16 avril, nous sommes montés au refuge des Écrins (alt: 3172 mètres) depuis le Pré de Madame Carle. Le lundi 17 avril, nous avons rejoint le sommet du Dôme de neige des Écrins depuis le refuge des Écrins, après une interminable montée dans la face Nord de la Barre des Écrins. Voici donc ci-dessous le récit illustré en photos de ces 2 très belles journées. Le Dôme de Neige des Écrins est le troisième « 4000 » de la chaîne des Alpes que j’ai la chance de gravir, après l’ascension du sommet du Mont Blanc et l’ascension du sommet du Grand Paradis. Le monde de la haute-montagne m’a manqué, j’espère au fil des prochains mois réussir des nouveaux grands et hauts sommets malgré ma maladie. Je vais continuer à me battre et à tout faire pour réaliser mes rêves, car les rêves sont faits pour être réalisés.

Ski alpinisme : ascension du Dôme de Neige des Écrins (en 2 journées) au départ du Pré de Madame Carle (massif des Écrins)

  • Date : printemps 2017.
  • Durée : 4h36 minutes de montée le premier jour, du Pré de Madame Carle au refuge des Écrins. Le 2ème jour, nous avons mis 4h16 minutes pour rejoindre le sommet du Dôme de neige des Ecrins depuis le refuge où nous avons passé la nuit. Le temps total d’ascension sur les 2 jours est donc de 8 heures et 52 minutes. Notre descente à ski (du sommet du Dôme au Pré de Madame Carle) a duré environ 2 heures.
  • Météo : grand beau et grand soleil. Nous avons eu très chaud le premier jour, alors que le vent soufflait extrêmement fort lors de notre montée du 2ème jour.
  • Dénivelé : le premier jour à la montée, nous avons fait 1355 mètres de dénivelé positif et 10.77 kilomètres de distance. Le deuxième jour à la montée, nous avons fait 1231 mètres de dénivelé positif et 8.10 kilomètres de distance. Le dénivelé positif total sur les 2 jours est donc de 2586 mètres alors que notre distance totale à la montée sur les deux journées est de 18.87 kilomètres.
  • L’équipe des 2 jours : mon père et moi.
  • Massif : Écrins, département de l’Isère et département des Hautes-Alpes.
  • Itinéraire d’ascension : départ skis aux pieds du Pré de Madame Carle (alt 1874m) – Refuge Cézanne – Passage à proximité du refuge du Glacier Blanc – Glacier Blanc (alt 2400m) – Refuge des Écrins (alt 3172m) – Ascension de la face Nord de la Barre des Écrins – Dôme de Neige des Écrins (alt 4015m) – Descente à ski par l’itinéraire de montée en sens inverse – Retour au point de départ.
  • Carte IGN : TOP 25 référence 3436ET, à l’échelle 1 / 25000.
  • Accès départ : depuis la ville de Briançon (département des Hautes-Alpes), il faut prendre en voiture la direction de la commune de Vallouise (code postal 05290), puis la direction de la station de ski de Pelvoux, station qui se situe à l’intérieur du parc National des Écrins. Continuez ensuite votre route jusqu’au petit hameau d’Ailefroide, situé à 1507 mètres d’altitude sur la nouvelle commune (depuis 2017) de Vallouise-Pelvoux (code postal 05290 & 05340). Le Pré de Madame Carle se situe quelques kilomètres plus loin, à 1874 mètres d’altitude. En fonction de la neige, il faut garer votre voiture le plus près possible du hameau de « Cézanne ». Lors de notre week-end dans les Écrins, le parking de départ était situé au début du Pré de Madame Carle. Après le parking, la route n’était plus déneigée. En fin de printemps, il est normalement possible de monter en voiture jusqu’au hameau de Cézanne ce qui permet d’éviter l’immense traversée du Pré de Mme Carle…

DIMANCHE 16 AVRIL 2017 :  direction les Écrins ! L’un des grands objectifs de l’hiver arrive enfin… Cela fait en effet plusieurs mois, et même plusieurs années que nous projetons avec mon père de faire l’ascension en ski de randonnée du Dôme de Neige des Écrins, sommet qui se situe dans le massif des Écrins. Ce sommet culmine à 4015 mètres d’altitude, et est l’un des 82 sommets de plus de 4000 mètres de la chaîne des Alpes. Je suis impatient de partir à l’aventure et de pouvoir découvrir ce sommet mythique. Je ne suis pas en forme physiquement, mais je vais m’accrocher au maximum pour réaliser ce nouvel objectif. À 7h00 du matin le dimanche 16 avril, nous partons d’Albertville. Direction la vallée de la Maurienne, puis le Col du Fréjus et l’Italie. Le chemin pour rejoindre les Écrins est plus rapide en passant par l’Italie qu’en passant par Grenoble, la Grave et le col du Lautaret. Nous dépassons la station de ski de Montgenèvre et arrivons un moment plus tard dans la ville de Briançon, dans le département des Hautes-Alpes. La ville de Briançon est magnifique, j’aimerai m’y arrêter un jour pour la visiter. D’après ce que j’ai lu et entendu régulièrement, Briançon « est le Chamonix des Alpes du Sud » . Pour l’anecdote, les fortifications de Briançon que l’ont voit en passant en voiture, superbes et impressionnantes, sont inscrites sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.

La ville de Briançon traversée, nous continuons notre chemin vers la vallée/commune de Vallouise puis vers la petite station de ski de Pelvoux. À Pelvoux, l’ambiance change enfin. J’aperçois de grands et hauts sommets, pas de doutes nous avons bien rejoint le massif des Écrins! Il fait grand beau et je ne vois pas un seul nuage à l’horizon, la météo est avec nous pour ces 2 journées ! Depuis Pelvoux, nous continuons notre montée vers le Pré de Madame Carle. Nous dépassons le petit hameau d’Ailefroide, puis arrivons quelques minutes plus tard au départ du Pré de Madame Carle. De nombreuses voitures sont déjà garées sur le parking, il va y avoir du monde en montagne ce week-end. Nous garons notre 4×4, vérifions nos sacs et chaussons nos skis: la randonnée commence, je déclenche mon chrono GPS ! Je suis excité et très heureux d’être ici. Les montagnes voisines sont splendides, le massif des Écrins est un massif que je ne connais pas et que j’ai hâte de découvrir.

Nous démarrons notre ascension prudemment. Nos sacs à dos sont lourds (environ 20 kilos), il est donc primordial de ne pas se mettre dans le rouge physiquement dès le début. L’itinéraire de montée débute par une longue traversée du Pré de Madame Carle. 25 minutes après avoir quitté le parking, nous arrivons au petit hameau de « Cézanne », composé de quelques maisons et de petits chalets. Nous traversons Cézanne et prenons la direction du pied de la montée. Au panneau directionnel, nous suivons l’itinéraire menant au Glacier Blanc ! Loin au-dessus de nous se dressent de nombreux séracs. La chaleur étant déjà présente depuis 2 semaines environ dans les Écrins, la neige a logiquement fondue sur le chemin de montée. Nous sommes donc obligés de monter skis sur le dos pendant près de 400 mètres de dénivelé positif, comme cela était annoncé par des forums internet. Mais tant pis, je prends mon temps et je m’hydrate un maximum ! Il fait déjà très chaud et je ne supporte pas la chaleur en montagne. Au bout d’1 heure 30 minutes d’efforts, nous pouvons enfin remettre nos skis. Derrière moi, se dresse un panorama magnifique sur le Pré de Madame Carle. Nous faisons une petite pause et poursuivons notre chemin ; enfin, nous entrons dans l’univers de la haute-altitude. Au fil des minutes, nous enchaînons les montées et les conversions. Nous souffrons tous les 2 horriblement de la chaleur ! Le soleil tape fort et il est déjà plus de midi. Je souffre également du dos, je ne suis pas/plus habitué à porter des sacs aussi lourds ! Et ceci est une erreur, car à force de toujours vouloir m’alléger à chaque randonnée pour faire du « light », je perds l’habitude de porter des charges lourdes. Et cela me pose souci sur des sorties de ski de randonnée comme ce week-end où il faut monter en altitude avec beaucoup de matériels et d’affaires.

Au loin, nous apercevons le refuge du Glacier Blanc. Ce refuge qui culmine à 2532 mètres d’altitude se situe sur l’itinéraire de montée du sommet de la Barre des Écrins, et est géré par le Club Alpin Français des Hautes-Alpes. Le refuge dispose de 131 couchages en été et de 35 couchages en hiver. C’est en 1942 que les travaux de construction du refuge ont débuté… Le refuge a été terminé en 1948, et inauguré le 29 août de la même année. À l’époque, les pierres et les matériaux relatifs à la construction étaient amenés depuis Cézanne par dos d’hommes… Je n’ose imaginer les douleurs et les efforts qu’ont du faire chacun des ouvriers !

Malgré une chaleur de plus en plus écrasante, nous poursuivons notre ascension. Nous traversons de nombreuses combes et arrivons, près de 4 heures d’efforts après avoir quitté la voiture, sur le Glacier Blanc. Ce glacier débute vers 2400m d’altitude et monte jusqu’à 4000 mètres. Le glacier Blanc est le plus grand glacier du massif des Écrins avec 5 kilomètres de longueur et une superficie totale de 7 kilomètres carré. Au loin, nous voyons enfin le refuge des Écrins, situé 100 mètres au-dessus du Glacier Blanc sur un immense rocher. Nous avons fait le plus dur, il ne nous reste plus qu’à rejoindre le refuge et à nous reposer toute la fin d’après-midi. Nous allons pouvoir reprendre des forces et nous hydrater car nous avons énormément souffert de la chaleur et du soleil. Mon cœur frappe fort dans ma poitrine et mes jambes me brûlent ! À gauche du refuge, notre objectif du week-end se dresse magistralement : le Dôme de neige des Écrins, avec à sa gauche le sommet de la Barre des Écrins, point culminant des Alpes de haute-Provence (4102 mètres) ! La face Nord de montée de la Barre des Écrins est splendide, et exactement comme je me l’imaginais. Finalement après un long dernier effort, nous arrivons enfin au refuge des Écrins, à 3172 mètres d’altitude après 4h36 minutes de montée et 10.77 kilomètres de distance. Notre dénivelé positif ? 1355 mètres !

Devant le refuge, le vent se lève fortement. Il va donc falloir se couvrir et rentrer se mettre au chaud. La première journée vient de se terminer, et fût bien plus dure que ce à quoi je m’attendais. Place maintenant au repos et à la récupération. Une fois rentré dans le refuge, nous enlevons nos chaussures pour les faire sécher. Nous nous présentons au gardien et allons poser nos affaires dans le dortoir. Nous serons 20 ce soir dans une chambre de 15m2, la nuit va être courte et difficile. Avant de faire une petite sieste réparatrice, nous descendons dans la salle à manger pour faire quelques étirements, pour faire sécher nos gants, chaussettes et peaux de phoques devant l’immense poêle à bois, et nous nous ravitaillons. Que la montée d’aujourd’hui a été longue et éprouvante ! À travers la fenêtre du refuge, j’aperçois la Barre et le Dôme des Écrins… Quelle ambiance, j’ai déjà hâte d’être demain pour donner mon maximum dans cette face si impressionnante ! Je sors quelques minutes du refuge pour m’installer au soleil sur un petit rocher et admirer les environs… quel spectacle ! Les sommets des Écrins sont merveilleux. Serait-ce la mythique montagne d’Ailefroide et ses nombreux pics que j’aperçois au loin ? Je ne sais pas…

Vers 16h, nous montons dans notre dortoir pour essayer de faire une petite sieste. Le vent souffle très fort contre les volets, j’espère que demain nous pourrons tout de même monter au Dôme. Je n’arrive pas à m’endormir mais je ferme les yeux, ma musique dans les oreilles. À 18h15, le repas du soir est servi ! Au menu: une soupe, de la viande et des pâtes. Idéal pour prendre des forces pour demain. L’ambiance est géniale, nous sommes presque 100 ce soir au refuge ! Vers 20h00, il est temps de préparer les affaires pour l’ascension de demain. Nous organisons nos sacs et vérifions notre matériel. Nous sortons les baudriers, les longes et les mousquetons. Je suis excité et tout de même un peu stressé… Aux alentours de 21 heures, nous prenons la direction du dortoir. Il est l’heure d’aller faire dodo, alors que le vent ronge de plus en plus le refuge, avec de puissantes rafales!

Avant de monter dans la chambre, je m’arrête devant le panneau des « Records d’ascensions de la Barre des Écrins« . Je vois avec plaisir que mon ami Steven Blanc, qui travaille avec moi au magasin du « Au Vieux Campeur » à Albertville, détient toujours le record à ski aller-retour « Cézanne – Sommet du Dôme des Écrins – Cézanne » en 2h46 minutes (alors que nous aujourd’hui, nous avons mis 4h36 minutes pour faire seulement la montée, et seulement jusqu’au refuge (RIRES !). J’hallucine également devant le record d’ascension de « Cézanne au sommet du Dôme de Neige des Écrins », détenu par un certain Mathéo Jacquemoud en 1h57 minutes, en courant… ! Bref, c’est monstrueux. Il vaut mieux monter se coucher dans la chambre du refuge où nous allons dormir… Pour information, le refuge des Écrins se situe à 3172 mètres d’altitude dans le massif des Ecrins et surplombe le glacier Blanc. Le propriétaire du refuge est le club Alpin Français des Hautes-Alpes. Le refuge des Écrins construit en 1968 pour remplacer le refuge Caron, est ouvert de fin mars à fin septembre, et dispose de 120 couchages en été et de 40 couchages en hiver.

LUNDI 17 AVRIL 2017 : comme je m’en doutais, la nuit fut difficile. Le vent a heurté violemment les murs du refuge à de nombreuses reprises. Je n’ai pas réussi à bien dormir, surement à cause d’un petit stress et à cause des effets de l’altitude. J’ai eu très peur pendant la nuit que la montée au Dôme ne puisse pas se faire à cause du vent. Je me suis levé de nombreuses fois pour aller aux toilettes. Finalement vers 5h15, j’ai abandonné l’idée de me rendormir et je me suis levé pour préparer mes affaires, à cause des gros ronflements d’un alpiniste. Dehors comme par miracle, le vent s’est calmé. À 5h30, nous quittons le dortoir pour rejoindre la salle commune où le petit déjeuner nous attend. Je mange un maximum, pour prendre des forces pour cette longue journée en perspective. Vers 6h, nous récupérons nos affaires, vérifions une dernière fois notre matériels et quittons le refuge. Le soleil se lève doucement sur la barre des Écrins, nous n’allons pas avoir besoin de notre frontale.

La première étape de la journée consiste à rejoindre le Glacier Blanc depuis le refuge des Écrins. Nous skions donc pendant 100 mètres de dénivelé négatif. Les skis rapidement sur le glacier, nous installons nos peaux, le deuxième jour commençant réellement ici ! Nous remontons pendant près de 25 minutes le glacier Blanc jusqu’au pied du Dôme de Neige des Écrins. La face Nord de la Barre des Écrins est impressionnante, d’immenses Séracs surplombent l’itinéraire de montée. Devant nous et derrière nous, de nombreux alpinistes prennent eux aussi la direction du Dôme des Écrins, nous ne serons pas seul au sommet. D’un point de vue météo, le ciel est encore vierge de tous nuages mais le vent s’est malheureusement relevé, il va falloir être prudent. Au pied de la face, nous mettons les couteaux sur les fixations de nos skis : nous voyons sur le haut du parcours des passages de glaces à de nombreuses reprises.

Le vent souffle fort, très fort dans la face Nord de la Barre des Écrins. Lors de certaines rafales, je suis même obligé de m’arrêter pour laisser l’orage passer et ainsi éviter le déséquilibre. Je me sens beaucoup mieux qu’hier, je suis en forme et je souffre beaucoup moins de la chaleur. Mais au fur et à mesure que nous avançons, mon souffle devient de plus en plus court. Je ne suis pas essoufflé mais j’ai de plus en plus de mal à reprendre mon rythme : les premiers effets de la haute altitude se font ressentir, aucun doute possible.

L’itinéraire d’ascension continue de serpenter à travers d’immenses séracs. Je suis fixé sur mon altimètre Garmin, nous sommes maintenant à 3700 mètres d’altitude! Le sommet n’est plus très loin. Au-dessus de nous, la Barre des Écrins domine de toute sa splendeur la face de montée. La Barre est toute en glace, il parait presque impossible de la grimper. Après un dernier ravitaillement vers les 3800 mètres d’altitude, la pente s’incline fortement, entre 35° et 40° d’inclinaison. Pas des plus à l’aise lors des conversions, je préfère mettre mes crampons sur mes chaussures et installer mes skis sur mon sac à dos. Mieux vaut être prudent, surtout dans des endroits comme celui-ci ; la moindre erreur pourrait être fatale. Finalement, minutes après minutes et pas après pas, nous nous rapprochons du sommet du Dôme de Neige des Écrins. Nous rejoignons un groupe de plusieurs alpinistes devant une large brèche. Nous laissons nos sacs et nos skis ici, le sommet du jour étant seulement à 50 mètres de dénivelé positif de l’endroit où nous sommes. Mon père en pleine forme sur ces 2 jours, m’aide à passer la rimaye dans un mouvement d’escalade. Rien de bien compliqué et rien de bien technique, mais je ne suis pas doué lors des petits passages d’escalade avec mon mètre 90.

Sur la crête sommitale, le vent souffle de toutes ses forces ! Grâce à un dernier effort, nous arrivons enfin au sommet du Dôme de Neige des Écrins, à 4015 mètres d’altitude. Je suis très heureux  et je n’en peux plus ! La vue est incroyable, et en arrière-plan la Barre des Écrins surplombe les Alpes de Haute-Provence. L’ambiance est grandiose… Nous faisons rapidement quelques photos, car les rafales de vent sont monstrueuses ! Je n’ose presque pas sortir mon portable, de peur de me le faire arracher par le vent.

Nous ne restons pas longtemps au sommet et nous basculons rapidement dans la descente, les bourrasques de vent étant insupportables et même douloureuses pour les yeux (malgré les lunettes !). À la brèche où nous avons laissé les sacs, nous faisons une pause bien méritée ! Nous buvons du thé et nous mangeons des barres vitaminées en échangeant quelques mots avec les alpinistes autour de nous. Après un petit 1/4 d’heure, il est temps de ranger les crampons et de remettre les skis. Loin en dessous, au bout du Glacier Blanc, j’aperçois le refuge des Écrins où nous avons passé la nuit. Nous avons fait aujourd’hui à la montée 1231 mètres de dénivelé positif et 8.10 kilomètres de distance. Nous nous sommes battus contre le vent et nous avons réussi un sommet qui nous tenait à cœur depuis très longtemps. La descente est longue mais belle. La neige sera excellente en-dessous des 3100 mètres d’altitude, nous nous sommes vraiment fait plaisir sur les dernières pentes de neige!

Nous arriverons à la voiture près de 2 heures après avoir quitté le sommet. Le dernier plat du Pré de Madame Carle nous ramenant à la voiture sera interminable et éreintant… Un week-end formidable dans les Écrins se termine, place à un repos bien mérité. Merci papa pour ton aide, pour tes conseils et merci de m’avoir emmené ici ! Sans toi je n’aurai rien fait du tout ! À très vite pour des nouvelles aventures, peut être dans les Écrins ! Je rêve désormais de gravir dans la même journée le Dôme des Écrins, le Pic Lory et la Barre des Écrins, ce serait incroyable et magique ! Mais pour cela, il va falloir que je perde du poids… 6 ou 8 kilos au moins ! Et il va falloir que m’entraine à nouveau à porter des charges lourdes sur mon dos, comme je l’avais fait pour mon ascension de l’Aconcagua (6962 mètres d’altitude) en 2013.

Note : comme j’aime le faire pour chaque grand sommet que j’ai la chance de gravir, voici un bref point histoire. Il faut savoir que la première ascension du Dôme de Neige des Écrins a été faite le 21 juillet 1877 par Emmanuel Boileau de Castelnau avec Pierre Gaspard et son fils, soit moins d’un mois avant la première ascension historique de la Meije, par les 3 mêmes alpinistes ! Une sacré équipe ! La Barre des Écrins, elle, a été réussie pour la première fois en 1864, par 5 alpinistes dont un certain montagnard du nom d’Edward… WHYMPER !

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