La première fois qu’on m’a décrit le sommet de la Pointe Percée, c’était au magasin du « Au Vieux Campeur Albertville » où je travaille en tant que vendeur depuis plusieurs années. Bien que je connaissais son existence ainsi que son altitude, je ne savais rien de sa forme ni de sa constitution. Un client à qui je conseillais une montre GPS m’avait alors présenté la Pointe Percée comme « un gros tas de cailloux » ! Et effectivement après ma randonnée sur le plus haut sommet des Aravis, je confirme bien que la Pointe Percée est une grande montagne faîte de roches, de centaines de rochers et de milliers de pierres !
En ce mois d’octobre 2018, j’ai en effet eu la chance de gravir à pied et avec mon papa le sommet de la Pointe Percée, qui culmine à 2750 mètres d’altitude dans la chaîne de montagnes des Aravis (Haute-Savoie). Entre père et fils, nous avons fait une superbe randonnée au départ du Col des Annes, randonnée qui nous a emmenée au refuge de la Pointe Percée (également appelé refuge Gramusset) avant de nous faire escalader la partie finale de la montagne sur un sentier aérien, technique et très alpin. PRUDENCE donc pour les randonneuses et pour les randonneurs non expérimenté(e)s aux terrains techniques qui se lanceront à l’assaut du sommet de la Pointe Percée par sa voie normale car le point culminant des Aravis se mérite, et n’est pas aisé à grimper ! Explications…
Chaîne des Aravis, Haute-Savoie : la randonnée de la Pointe Percée (2750 mètres d’altitude) en aller-retour depuis le Col des Annes (voie normale, versant EST)
- Date : automne 2018.
- Durée : 2h10 minutes d’ascension et 2h38 minutes de descente, soit un temps total d’effort de 4 heures et 48 minutes (le sentier était tellement glissant à la descente que cette dernière a duré plus longtemps que notre montée ! Et cela est rare dans le monde la montagne, très rare !).
- Météo : grand soleil & grand ciel bleu. Les températures étaient supérieures aux normales de saison.
- Dénivelé : 1090 mètres de D+ et 1090 mètres de D- au total de la rando (départ du sentier à 1720 mètres, sommet à 2750 mètres). Pour information, notre balade a été d’une distance de 9.60 kilomètres aller-retour.
- L’équipe du jour : mon père et moi.
- Massif : chaîne des Aravis (ensemble du massif des Bornes), département de la Haute-Savoie. Comme dit plus haut, la Pointe Percée est le point culminant de la chaîne des Aravis.
- Itinéraire d’ascension : départ à pied du sommet du Col des Annes (alt 1720m) – Sommet de la Tête des Annes – Col de l’Oulettaz (alt 1925m) – Lieu dit « Monts Pelés » (alt 2010m) – Refuge de la Pointe Percée / refuge de Gramusset (alt 2164m) – Prendre le sentier qui part en orientation Est – Pierrier de la Pointe Percée – Face Est de la Pointe Percée – Sommet de la Pointe Percée (2750 mètres d’altitude) – Descente effectuée par le même itinéraire qu’à la montée, mais en sens inverse – Retour au point de départ.
- Carte IGN : dans la série TOP 25 à l’échelle 1/25000, il faut prendre la carte papier référence 3430 ET (version standard) ou la carte papier référence 3430 ETR (version plastifiée, résistante et recto-verso).
- Accès départ : pour rejoindre le Col des Annes, qui est le lieu de départ de l’ascension de la Pointe Percée par sa voie normale, il faut rejoindre la station de ski du Grand-Bornand (code postal 74450, Haute-Savoie). Une fois le Grand-Bornand dépassé, prenez avec votre véhicule la direction du vallon du Bouchet & la direction du sommet du Col des Annes. Roulez ensuite jusqu’au terminus de la route goudronnée, terminus qui se situe à 1720 mètres d’altitude sur le parking sommital du Col des Annes. Sur place, des petites places de stationnement sont disponibles devant les fermes/auberges/restaurants du Col pour que vous puissiez garer tranquillement votre voiture. Puis, à pied, partez en orientation SUD, en suivant le sentier fléché qui vous mènera à la Têtes des Annes, au Col de l’Oulettaz et au refuge de la Pointe Percée…
Jamais pour mon projet « Sommets des Savoies » (mon défi « Sommets des Savoies » est un challenge sportif qui consiste à gravir à pied et/ou en ski de randonnée les sommets mythiques de la Savoie et de la Haute-Savoie) je n’étais allé aussi loin en voiture pour faire une balade ! Et cela est bien dommage car la chaîne des Aravis, que je ne connais malheureusement que très peu, est incroyable de beauté ! Profitant d’une volonté féroce de vouloir grimper et réussir le point culminant des Aravis, j’ai ainsi organisé une petite escapade avec mon père en territoire haut-savoyard en cet automne 2018…
Un samedi matin du mois d’octobre, direction donc depuis ma Savoie natale et depuis la ville d’Albertville où je réside le sommet du Col des Aravis, puis la station de sports de la Clusaz et enfin la commune du Grand-Bornand. En arrivant aux environs du sommet du Col des Annes (après une longue montée finale en voiture depuis le bas de la vallée), je suis impressionné et ébahi par la gigantesque face EST de la Pointe Percée qui se dresse droit devant nous dans l’obscurité ! Par où allons-nous passer et par où allons-nous grimper ? Tout me parait raide et engagé ! Je dois avouer qu’en quittant notre voiture, une petite boule d’angoisse s’installe au fond de mon estomac…
Comme prévu dans notre « programme rando », nous débutons notre ascension de la Pointe Percée au niveau du Col des Annes, à 1720 mètres d’altitude ! Sur un petit sentier qui part en orientation SUD derrière les grandes fermes & bâtisses du Col, nous prenons la direction de notre objectif du jour. Pour le moment, le soleil est encore caché de l’autre côté de la montagne ce qui signifie que nous allons pouvoir monter au frais pendant environ 1h30 minutes d’efforts ! À bon rythme, très motivés, nous arrivons rapidement après avoir longé quelques petites crêtes au Col de l’Oulettaz (alt 1925m), puis au lieu-dit « Monts Pelés » (alt 2010m).
Au détour d’un croisement, nous apercevons au loin devant nous et dans un superbe décor, le refuge de la Pointe Percée / de Gramusset. Alors que dire de la face EST de la montagne de la Pointe Percée, qui domine magistralement les lieux de toute sa force et de toute sa splendeur ! Wahou, je suis impressionné et je me régale car le chemin sur lequel nous marchons actuellement est un pur bonheur ! Dans un paysage de rêve, nous enchaînons donc pour notre plus grand plaisir une multitude de lignes droites et de lacets et arrivons après 56 minutes de montée et après 500 mètres de dénivelé positif, au refuge de la Pointe Percée – Gramusset (qui culmine à 2164 mètres d’altitude). Satisfaits de notre première partie de rando, nous faisons avec mon papa une petite pause alors que des randonneuses et des randonneurs se lèvent en nombre dans le refuge ! Une chose est donc sûre : il va y avoir du monde sur le sommet de la Pointe Percée aujourd’hui !
Comme je m’en doutais, notre pause « boissons chaudes + barres céréales » est de (très) courte durée ! Nous voulons en effet être tranquille dans les passages techniques situés sur les hauteurs de la voie, nous voulons pouvoir profiter du sommet avant le reste de la troupe, et nous souhaitons être au calme en haut de la montage. Et du « haut de la montagne », nous n’en sommes plus très (très) loin… À la file indienne, nous nous remettons donc en action (mon père ouvre la marche et je le suis de près) et nous nous élevons au-dessus du refuge de la Pointe Percée en traversant de grandes dalles en pierres. Au détour d’un gros rocher, alors que le soleil se lève magistralement sur la vallée du Grand Bornand, nous passons à 5 mètres de plusieurs bouquetins, dans un moment inoubliable. Ces derniers n’ont pas du tout peur de nous et je suis surpris car le seul endroit où j’ai approché des bouquetins d’aussi près, c’était dans la station de Champagny-en-Vanoise il y a plusieurs années de cela, au mois de mars/avril… Savoyard de naissance, j’étais persuadé qu’il était possible de « côtoyer de près / de frôler de quelques mètres » des bouquetins uniquement dans la commune de Champagny le Haut… et cela était une erreur ! Ami(e)s hauts-Savoyard(e)s, je m’en excuse !
Vers 2300 mètres d’altitude comme nous nous y attendions, les manœuvres sérieuses débutent. Il est en effet temps de s’attaquer à la face EST de la Pointe Percée, face qui est aérienne et très alpine. Derrière un grand rocher, nous cachons nos bâtons de randonnée avant de nous élancer dans la pente finale car nous savons que nous allons devoir nous servir de nos mains à de nombreuses reprises ! Comme annoncé sur les topos randos du sommet, des petits points rouges peints par dizaines sur les rochers de la montagne balisent le sentier ! Et heureusement car sans eux, il serait impossible de ne pas se perdre dans cette grande face de roches et de pierres ! J’adresse donc un grand merci aux guides de haute montagne et aux AMM (accompagnateurs en moyenne montagne) de la vallée qui ont balisé cette voie en 2016, et qui facilitent ainsi grandement par ce balisage les ascensions des randonneuses et des randonneurs.
Concentrés, déterminés et motivés, pas après pas et mètre après mètre, nous avançons avec mon père dans la voie normale de la Pointe Percée. Nous enchaînons des moments de grimpe, des moments de marche puis à nouveau des moments d’escalade. Il n’y a certes rien de bien difficile mais il faut faire preuve d’énormément de prudence et de concentration à chaque instant pour éviter une chute, qui serait évidemment fatale ! Mon papa, tout comme moi, pose ses mains contre les rochers presque à chaque pas pour assurer son équilibre. Le chemin/petit sentier sur lequel nous marchons a heureusement été déblayé d’un petit gravier très glissant et très pénible et cela est génial car le risque de chutes de pierres (involontaires) suite aux passages de randonneurs est ainsi quasi-nul !
Finalement après plusieurs (gros) efforts et après plusieurs petites glissades (ATTENTION, CERTAINES PIERRES SONT GLISSANTES COMME DU SAVON), nous arrivons sur la crête finale de la Pointe Percée. Deux randonneurs habillés en doudounes sont déjà au sommet, et sont en train d’admirer un panorama qui semble incroyable… Avec mon papa, motivés pour terminer notre ascension, nous débutons la traversée d’une fine arête avant d’arriver enfin, au sommet de la Pointe Percée, point culminant de la chaîne des Aravis ! Devant la croix sommitale, j’arrête ma montre GPS SUUNTO 9 BARO que j’ai en test et qui m’indique sur son cadran un chrono de montée de seulement 2h10 minutes depuis le Col des Annes… je suis ainsi très heureux car la forme physique revient à grande vitesse ! Pendant mon ascension, je suis monté tranquillement sans en baver et sans avoir mal à mon dos, comme c’était le cas ces derniers mois. En l’espace de quelques semaines, grâce à une forte volonté, j’ai réussi à perdre du poids (presque 5 kilos) et mes récents entraînements de trail-running comment à porter leurs fruits… les voyants sont donc tous aux verts, place à la suite !
Au sommet de la Pointe Percée, le panorama est bien évidemment somptueux. La vue est majestueuse sur le Mont Blanc (véritable ROI des Alpes), ainsi que sur ses sommets satellites ! Mon père, comme à son habitude et comme à chaque fois que nous sommes tous les 2 en montagne, me fait un panorama des sommets situés à 360° par rapport à notre position : nous apercevons ainsi (entre autres) la Pierra Menta, l’Aiguille du Midi, l’Aiguille Verte, la Tournette d’Annecy, le Grand-Mont d’Arêches, le Dôme de Chasseforêt, le Mont Joly, Megève et son altiport… Que je suis heureux d’être ici ! J’adore ces moments « père et fils » en montagne et j’espère en vivre encore pendant de longues années ! Mon papa est un très grand montagnard et à chaque randonnée, que ce soit en ski et/ou à pied, j’ai la chance d’en apprendre toujours un peu plus sur l’univers de la haute & moyenne altitude.
Au fil des minutes, des randonneuses et des randonneurs arrivent en masse au sommet de la Pointe Percée. Il est donc temps pour nous de retourner à notre voiture, en empruntant le même itinéraire qu’à la montée mais en sens inverse. Notre descente est cependant (très/trop) longue (2h38 minutes d’efforts !), pénible et très glissante à de nombreux endroits (malgré le fait que les gommes VIBRAM de mes chaussures HOKA soient en excellent état). Dans cette face Est de la Pointe Percée, il est donc bien plus facile de monter que de descendre. En tout cas je suis impressionné car sur 75 minutes de descente jusqu’au refuge Gramusset, nous croisons beaucoup de randonneuses et de randonneurs (40 voir 50) en pleine ascension du sommet… je suis également choqué parce que beaucoup de grimpeuses et de grimpeurs sont en baskets de running-route… mon dieu… c’est très triste à dire, mais c’est comme cela que les accidents arrivent en montagne !
Finalement 2h38 minutes après avoir quitté le sommet de la Pointe Percée, nous arrivons avec mon père à notre voiture. Changés et reposés, nous nous arrêtons quelques minutes dans le restaurant du Col des Annes pour boire deux SODAS et pour acheter un reblochon. Dans ma tête je repense à notre randonnée et j’en suis très heureux ! Je garderai de cette balade des souvenirs magiques, ainsi que la fierté (et le bonheur) d’avoir réussi avec mon père le plus haut sommet des Aravis ! Désormais, place à d’autres massifs et place à des nouvelles aventures, bien que j’aimerai revenir prochainement dans cette zone géographique de la chaîne des Aravis et du massif des Bornes, zone qui est magique de beauté!
∗Δ Observations…
- Etymologiquement, le nom « Pointe Percée » s’explique très facilement (voir mes « photos schémas personnelles » ci-dessous). Premièrement, pour celles et pour ceux qui ne connaitraient pas la Pointe Percée, il faut savoir que la montagne a une forme géométrique de pointe (cfr la première photo de la galerie)… ! Deuxièmement, et cette information je ne la connaissais pas avant de faires des recherches sur la montagne, un grand et important orifice se situe proche du sommet au niveau de l’épaule de l’arête nord-ouest. Ce trou (cette ouverture) est très étonnant mais c’est grâce à lui que la montagne porte ainsi le nom de « Pointe Percée », car la Pointe est percée…
- Récemment (au mois d’avril 2023), le site internet MONTAGNES MAGAZINE a publié un très bel article sur le refuge de la Pointe Percée – Gramusset. Ce dernier (construit en 1928 et inauguré le a été rénové récemment (entre 2020 et 2023) et est donc flambant neuf. Désormais ouvert en hiver, le refuge de la Pointe Percée me plait beaucoup et j’aimerai énormément aller dormir un jour sur place. Depuis la bâtisse, les levers et les couchers de soleil doivent être en effet incroyable… en tout cas si vous souhaitez lire l’article de MONTAGNES MAGAZINE dont je vous parle ci-dessus, CLIQUEZ ICI ! Et si vous souhaitez également avoir diverses informations sur le refuge (accès, prix d’une nuitée, services sur place, périodes de gardiennages, nombre de couchages), je vous donne rendez-vous sur le site internet officiel du refuge de la Pointe Percée – Gramusset en CLIQUANT ICI !
- Comme vous l’aurez comprises et compris, le refuge de la Pointe Percée se nomme également le refuge Gramusset, refuge de la Pointe Percée – Gramusset et/ou refuge (de) Gramusset. D’où vient le nom Gramusset me direz-vous ? Ce dernier est le nom de Louis Gramusset, alpiniste savoyard décédé en 1919 sur le sommet de la Dent Parrachée (alt 3697 mètres), sommet qui se situe dans le massif de la Vanoise. L’appellation refuge Gramusset est donc « un hommage » à l’alpiniste disparu… À + ΔΔΔ !