Ski alpinisme : randonnée au Mont Pourri (Vanoise) depuis les Arcs 2000

Ski alpinisme : randonnée au Mont Pourri (Vanoise) depuis les Arcs 2000

Un sommet qui porte mal son nom ! Voici sous forme de récit illustré en photos le compte-rendu de mon ascension du Mont Pourri (3779 mètres d’altitude), sommet situé dans le massif de la Vanoise. Nous avons fait ce sommet avec mon père et 2 amis le 25 mai 2016 en ski de randonnée, dans des superbes conditions. Nous sommes partis du départ du télésiège de l’Arcabulle (2185m d’altitude), dans la station de ski des Arcs 2000. Nous avons réalisé une superbe sortie de ski de rando et d’alpinisme dans des conditions parfaites. Nous avons emprunté l’itinéraire du « grand Col » et du « Col des Roches » pour rejoindre le sommet du Mont Pourri.

La dernière partie de l’ascension se passe sur le Glacier du Geay. Le Mont Pourri est le troisième plus haut sommet du massif de la Vanoise après la mythique Grande Casse et la Pointe Mathews. Au début du mois de Mai, nous avions fait demi-tour à mi-chemin avec mon père pour des raisons de santé. C’est donc une belle revanche d’avoir réussi ce sommet qui me faisait rêver depuis longtemps.

Ascension en ski de randonnée du Mont Pourri (3779 mètres d’altitude), massif de la Vanoise (Savoie)

  • Date : printemps 2016.
  • Durée : entre 3h30 et 4h de montée.
  • Météo : beau temps, températures de saison.
  • Dénivelé : environ 1700 mètres positif. Le sommet est à 3779m d’altitude, le point de départ de notre sortie a été le pied du télésiège 6 places de l’Arcabulle (2185m), aux Arcs 2000m. Pour le Mont Pourri, le dénivelé positif pour rejoindre le sommet dépend de votre point de départ. Si la station des Arcs est encore ouverte, vous pouvez monter sans efforts jusqu’à 2832 mètres d’altitude grâce au télésiège 4 places du Grand Col. Au contraire, si la station est fermée, votre randonnée commencera à l’endroit où la route 4×4 n’est plus déneigée.
  • L’équipe du jour : mon père, François A, Pascal C et moi.
  • Massif : Vanoise, département de la Savoie.
  • Itinéraire d’ascension : départ skis aux pieds de la station des Arcs 2000 – Gare d’arrivée du télésiège du Grand Col – Abri du Grand Col (alt 2935m) – Col des Roches (alt 3443m) – Glacier du Geay – Sommet du Mont Pourri (alt 3779m) – Début de la descente – Glacier du Geay – Col des Roches (alt 3443m) – Retour au point de départ.
  • Carte IGN : TOP 25 série bleue, référence 3532ET.
  • Accès départ : depuis la ville de Moûtiers, rejoindre Aime puis la ville de Bourg-Saint-Maurice (code postal 73700). Une longue montée jusqu’à la station de ski des Arcs 2000 débute, de presque 20 kilomètres de long. Une fois aux Arcs, plusieurs options s’offrent à vous. Si les remontées mécaniques sont ouvertes, garez votre voiture sur l’un des parkings de la station et servez-vous des remontées pour aller le plus haut possible sans efforts. Si les remontées mécaniques sont fermées et si vous avez un 4×4, vous pouvez monter le plus haut possible en voiture sur une large piste en terre et vous garer à l’endroit où la route n’est plus déneigée.

Avec du retard, voici mon récit d’ascension en ski de rando du sommet du Mont Pourri. Je n’ai pas eu le temps de faire ce compte-rendu plus tôt, je m’en excuse. Cette randonnée dans l’univers de la haute-montagne est superbe ! Le parcours est un mélange de passages techniques et de passages physiques. Il faut être en pleine forme pour être à l’aise sur les pentes de ce sommet! Lors de notre première tentative d’ascension, mon père était malade. Nous avons dû faire demi-tour au Col des Roches. Le Mont Pourri est donc un sommet où vous n’avez pas le droit à l’erreur. À partir de 3400 mètres, j’ai vraiment ressenti les effets de l’altitude. Le panorama en haut est incroyable. Bonne lecture.

Le Mont Pourri me fait rêver depuis toujours. Ce sommet mythique, troisième plus haut sommet du massif de la Vanoise après la Grande Casse et la Pointe Mathews, est un sommet que je rêve de faire depuis longtemps. La première ascension du Mont Pourri a été faite par le célèbre guide Michel CROZ, en 1861. Sa forme magistrale et son altitude lui donne sa renommée et sa réputation dans les grands sommets Français et dans les très grands sommets savoyards. Je crois me souvenir que c’est lors d’une randonnée dans le massif du Beaufortain que je suis tombé sous le charme de ce sommet. J’étais dans l’ascension du Grand Chatelet quand j’ai été conquis par les pentes du Mont Pourri. Je n’ai rarement autant désiré de faire et de grimper un sommet.

Récit : après une première tentative d’ascension au début de ce mois de Mai, nous reprenons aujourd’hui avec mon père la direction du sommet du Mont Pourri et la direction des Arcs 2000 avec cette fois-ci 2 compagnons de cordée, François A et Pascal C. Mon père va mieux et je ne suis pas trop fatigué malgré mon allergie au pollen. Je vais en baver mais j’ai hâte de me battre sur les pentes du Mont Pourri. Après 1h15 de voiture depuis Raclaz, nous arrivons dans la station de ski des Arcs 2000. La station étant fermée depuis 1 semaine, nous allons devoir partir de plus bas que la dernière fois. Il y a 3 semaines, nous avions en effet pu monter avec les remontées mécaniques jusqu’au sommet du télésiège du Grand Col, qui culmine à 2832m d’altitude. Étant aujourd’hui avec le 4X4 de mon père, nous pouvons monter un peu plus haut que les Arcs 2000. Depuis la station, le dénivelé positif est de presque 2000 mètres ! Nous avançons donc prudemment sur la route non carrossable jusqu’au départ du télésiège de l’Arcabulle, à 2185m d’altitude. C’est à partir de cet endroit que la route n’est plus déneigée. Nous avons ainsi évité 200 mètres de D+ et la traversée d’un grand plat, c’est toujours cela à faire en moins !

Nous chaussons nos skis, la rando peut commencer ! Nous avons le droit à un superbe lever de soleil. Quelques nuages se baladent dans le ciel mais le soleil reste et restera largement majoritaire tout au long de la journée. La première heure d’ascension se déroule parfaitement. J’essaye d’être le plus concentré possible pour perdre le moins d’énergie. Nous avançons à un bon rythme, je m’hydrate et je me ravitaille régulièrement. Au bout d’un moment, nous dépassons la gare d’arrivée du télésiège du Grand Col puis l’abri du grand Col (altitude 2935m), petite cabane en bois servant de mini-refuge. A noter que le « petit refuge » du Grand Col est ouvert toute l’année, possède 8 matelas et des couvertures. Il n’y a par contre ni chauffage, ni eau, ni cheminée ! Pensez donc à bien vous couvrir pour vous protéger du froid !

Une fois le petit refuge du grand Col dépassé, les choses sérieuses peuvent commencer. Nous entamons une longue remontée à travers une immense pente pour rejoindre le Col des Roches. Le soleil fait briller une grande plaque de glace à mi-pente, attention aux crevasses. Nous entrons sur le glacier, je suis très heureux d’être ici même si une petite appréhension me guette. Un petit moment plus tard, nous sommes obligés de mettre nos couteaux sur nos skis. La neige est verglacée et la pente est assez raide, aux alentours de 40° d’inclinaison. La suite de la montée se passe très bien, nous arrivons au Col des Roches (3443 mètres d’altitude) sans souci et en pleine forme. Après un bon ravitaillement, la partie la plus technique de l’ascension débute. Nous installons sur nos chaussures nos crampons d’alpinisme et sortons nos piolets. Nous devons rejoindre le glacier du Geay par l’intermédiaire d’une corde à nœud. Mon père, pour assurer nos passages, installe une corde fixe. Même si nous avons mis nos baudriers, nous ne sommes pas attachés. Nous faisons preuve de prudence et de concentration. Surtout moi, qui ne suis pas des plus doué pour l’alpinisme et pour les passages techniques. Heureusement pour nous, la neige touche le pied de la corniche. Nous n’avons donc pas besoins d’installer de rappel ! Quelques minutes plus tard, nous mettons pied à neige sur le glacier du Geay. Nous enlevons nos crampons et remettons nos skis. La suite de l’ascension du Mont Pourri peut se poursuivre. Nous ne sommes plus très loin du sommet même si nous avons perdu presque 100 mètres de dénivelé négatif suite à la descente du Col des Roches.

À nouveau en marche, nous rejoignons rapidement la trace de l’itinéraire de montée venant du refuge du Mont Pourri. Une longue ascension entre les Séracs avec des courts passages à 40 degrés débute. Je commence à être très fatigué et à souffrir de l’altitude. Je calme le rythme et me fait rapidement distancer par mon père et nos 2 amis car mon cœur bat très vite. Tant pis, le plus important est de rejoindre le sommet. Peu importe si j’ai du retard ou non ! Je poursuis mon chemin tranquillement, le Graal n’est plus très loin. Après un dernier effort, je rejoins le petit groupe pour déposer mon sac et mes skis. Il nous reste la magnifique crête sommitale du Mont Pourri à parcourir ! Nous n’avons pas besoins de remettre nos crampons, en chaussures de ski de randonnée avec gommes VIBRAM cela suffira.

5 minutes plus tard, nous sommes au sommet du Mont Pourri à 3779 mètres d’altitude ! Je suis fou de joie d’être ici avec mon père et nos 2 amis, même si la fin d’ascension a été très difficile physiquement pour moi ! Je suis très heureux, la vue est incroyable sur tous les sommets des Alpes ! Le vent souffle fort, nous n’allons pas tarder. En me baladant sur la crête sommitale, j’aperçois les autres versants d’ascension du Mont Pourri : l’arête Sud via le Dôme de la Sache, l’arête Nord via le Mont Turia et la voie normale par le glacier du Geay (actuellement l’itinéraire de montée le plus utilisé). Mon père m’explique au sommet que Pierre Tardivel (la légende!) a ouvert 2 itinéraires de ski de pente raide en face Sud ! Impressionnant ! Après plusieurs photos souvenirs, nous commençons une longue descente jusqu’aux Arcs 2000. Dans certains passages du Glacier du Geay, nous avons de la neige jusqu’aux genoux, incroyable ! La remontée du Col des Roches, dans le sens inverse de notre premier passage, est difficile et fatigante. Mes jambes sont en feu et j’ai mal aux épaules. Une bonne demi-heure plus tard après avoir quitté le Col, nous arrivons enfin à la voiture. Je suis explosé de fatigue alors que la dernière descente a été un supplice pour ma jambe droite !

La bière et un bon repas plus tard, installé au bar de Bourg-Saint-Maurice, je commence à réaliser ce que je viens de faire. Je suis très fier et je remercie du fond du cœur la montagne de me faire vivre des émotions pareilles ! À très vite, place à la suite !

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