C’est en zoomant sur l’écran tactile de mon IPhone, en plein vol « Lyon – Barcelone » VY 1221 de la compagnie Vueling Airlines, que je fais connaissance avec le sommet du Mont Toro, point culminant de l’île de Minorque. L’application mobile sur laquelle je suis actuellement, Garmin Explore, est très pratique, très intuitive et permet d’avoir gratuitement sur son téléphone un fond cartographique mondial à l’échelle 1/25000. Et c’est ainsi que je viens de voir que le sommet d’El Toro (également appelé Mont Toro), qui culmine à 362 mètres d’altitude, est le plus haut sommet de notre futur destination de vacances à ma femme et moi : l’île de Minorque, dans l’archipel des îles Baléares, en Espagne !
Depuis plusieurs années maintenant, j’aime beaucoup me rendre sur le point culminant de l’île où je vais en vacances. J’ai ainsi récemment eu la chance de grimper le sommet du Teide (3718m, archipel des îles Canaries), le sommet du Ponta do Pico (2351m, archipel des Açores) et le Pico Ruivo sur l’île de Madère (1862 mètres d’altitude, Portugal). Et logiquement à Minorque, où nous allons atterrir dans quelques minutes, j’ai prévu d’aller visiter / grimper le Mont Toro !
Matinée course à pied au Mont Toro / El Toro, point culminant de l’île de Minorque à 362 mètres d’altitude
Vendredi 18 MARS 2022, 6 H 06. Hôtel Globales Almirante Farragut. Ville de Ciuadella de Menorca. Le réveil de mon téléphone sonne et j’entend le vent gronder à travers la ventilation de la chambre d’hôtel. Tant pis, j’ai besoin de me défouler et de faire du sport. Je me prépare chaudement et je sors silencieusement de l’hôtel pour laisser ma femme terminer tranquillement sa nuit. À cette heure ci, la très grande majorité des clients doivent encore dormir. Au vu des quantités astronomiques de nourritures et de boissons avalées ces derniers jours, je peux partir à jeun de l’hôtel et me priver de déjeuner, mes réserves de graisses doivent êtres maximales !
Lorsque je monte à 6h24 dans ma Fiat 500 décapotable de location, il fait 13 degrés et l’aube se lève. La ville d’Es Mercadal, d’où je veux partir en courant, est indiquée à 29 minutes de trajet et 28 kilomètres de distance sur mon GPS. Je débute mon trajet calmement, pressé d’arriver sur place. Sur la route sur laquelle je suis en train de rouler, la nationale Me-1 qui relie les villes de Maó (Port Mahon) et de Ciutadella, je suis presque absolument seul. Je croise seulement quelques véhicules agricoles. Il faut dire quand ce milieu du mois de mars 2022, l’île de Minorque ne compte pas beaucoup de touristes et de voyageurs, comme c’est inversement le cas plus tard dans l’année (du mois de juin au mois de septembre).
Vendredi 18 MARS 2022, 7 H 00. Comme prévu par mon GPS routier, j’arrive dans la ville d’Es Mercadal 30 minutes après voir quitté mon hôtel. Située au centre de l’ile de Minorque, positionnée à 21 kilomètres de distance de Maó (qui est la capitale politique de Minorque), la ville d’Es Mercadal est une petite commune d’un peu plus de 5000 habitants (recensement de 2021). Culminant à 71 mètres d’altitude, la ville d’Es Mercadal tient son nom du patronyme « le lieu du marché », patronyme qui est très fréquent et que l’on trouve beaucoup dans les îles Baléares. Située au pied du Mont Toro, la ville d’Es Mercadal est régulièrement traversée par les randonneurs (comme moi) et par les cyclistes qui veulent gravir le plus haut sommet de l’île de Minorque. Lorsque j’arrive dans la ville, Es Mercadal dort encore. Les centaines de maisons blanches qui composent la cité ont presque toutes les volets fermés alors que moi, je me prépare et j’enfile mes baskets de course. J’appaire ma montre GPS aux satellites, je mets un bonnet (il fait 9 degrés), la sortie peut débuter. Je démarre tranquillement ma balade pour ne pas me mettre physiquement dans le rouge ! Surtout qu’avec les grosses quantités de bières avalées hier soir, je ne suis pas au top de ma forme !
Comme je l’avais prévu sur mon application mobile Garmin Explore, je débute l’ascension du sommet d’El Toro par son versant Ouest. Je marche / je cours sur une route goudronnée, route qui se nomme la Me-13. Certaines portions sont très raides, c’est impressionnant. En marchant ça va, mais en vélo de route cela doit être l’enfer ! Certains pourcentages doivent frôler les 20%-25% d’inclinaison, j’en suis persuadé. La montée n’est pas longue (un peu plus de 3 kilomètres de distance) mais en vélo cette dernière doit être un énorme morceau ! Même dans les Alpes en France je ne vois pas souvent des pourcentages aussi forts…
Vendredi 18 MARS 2022, 7 H 50. Au bout de 45 minutes d’efforts environ à un rythme cardiaque très élevé à cause des 5 bières d’hier soir, (et un peu moins de 300 mètres de dénivelé positif), me voila au sommet d’El Toro. Pendant toute la montée, j’ai suivi la route goudronnée Me-13. Au sommet devant moi se trouvent des grandes antennes relais, une immense croix Chrétienne, deux bâtiments et le sanctuaire de la vierge d’El Toro. Rapidement, je passe faire un tour à la très belle table d’orientation sommitale, qui permet de bien comprendre le panorama que l’on a devant soit. Bien évidement je suis absolument seul (vu la date et l’heure de la journée) mais je suis très heureux d’être ici. La météo est très moyenne mais j’ai malgré tout une vue superbe sur une bonne partie de l’île de Minorque, et en particulier sur la baie de Fornells. Je ne le sais pas encore à ce moment-là mais c’est dans cette commune que nous passerons l’après-midi avec ma chérie… nous déjeunerons à midi des fruits de mer dans un très beau petit restaurant situé en bord de port…
Au bout de quelques minutes au sommet du Mont Toro, point culminant de l’île de MINORQUE avec ses 362 mètres d’altitude, et n’ayant rien de bien intéressant à faire ici, je bascule dans la descente par la route de montée mais en sens inverse. Du bitume en courant à la descente, il n’y a rien de pire pour mes articulations. Mais je crois que la route ME-13 est le seul accès à El Toro… à ma connaissance, il n’existe pas de sentier de randonnée partant d’Es Mercadal et arrivant au Mont Toro. Pas le choix donc… Note : si vous avez une information sur un sentier de randonnée menant au sommet d’El Toro, je suis preneur ! En tout cas malgré des nombreuses recherches, je n’ai rien trouvé que ce soit sur des topos papiers et/ou des topos internet !
Avec ma femme, nous avons passé une superbe semaine de vacances sur l’île de Minorque. La très grande majorité des commerces (restaurants, bars, magasins, musés) étaient fermés pour la saison hivernale ce qui était parfois un peu triste, mais par contre l’avantage est que nous étions presque les seuls touristes sur l’île. Nous avons passé des après-midis magiques sur certaines plages de Minorque (la Cala Macarella, la Cala Turqueta) et nous nous sommes régalés : nous étions seuls sur des hectomètres de sables blancs, face à la mer méditerranée, sous le soleil et avec les mouettes !
Sur cette semaine de vacances, nous avons visité la ville de Ciutadella et la ville de Port Mahon comme nous voulions le faire. Nous sommes montés en voiture au sommet du Mont Toro pour que ma femme puisse voir le point culminant de l’île de Minorque, et nous avons passé une bonne demi-heure sur place. L’endroit était calme et tranquille, j’étais très content de visiter à nouveau le sanctuaire de la vierge d’El Toro. Le bâtiment étant fermé lors de notre passage, nous n’avons pas pu rentrer et visiter l’Église.
Pour information, j’ai trouvé sur le site internet https://minorquevacances.fr l’explication de l’origine du nom « EL TORO ». Cela est intéressant. Je cite : « D’après la légende, plusieurs moines de la ville d’Es Mercadal allaient toutes les nuits au sommet de l’île pour essayer de récupérer une gravure de la sainte vierge. Une soirée, un taureau apparut et leur montra le chemin jusqu’à une grotte secrète. À l’intérieur, les moines prirent la gravure. Pour eux, cela fût un signe divin. Après cet évènement, les moines s’installèrent sur le pic pour fonder une grande communauté religieuse. Le sommet porterait ainsi le nom d’El Toro en hommage au « taureau » qui serait apparu aux moines » .
Une autre explication trouvée sur un guide de voyage affirme cependant que le nom « Monte Toro » est une déformation de l’Arabe AL TUR, qui signifie « point le plus haut » . Cela est possible car Minorque, comme les autres îles des Baléares, fut occupée par les musulmans durant plusieurs siècles. Étant quelqu’un de cartésien, je pencherai pour la deuxième explication…
L’hôtel 4 étoiles où nous avons séjourné (EL GLOBALES ALMIRANTE FARRAGUT) était génial. Je vous le recommande sans aucune hésitation. Les chambres étaient spacieuses et très propres, l’hôtel est merveilleux, se situe en bord de plage dans la ville de Ciutadella (partie OUEST de Minorque) et est digne d’un établissement 4 étoiles. Il manquait simplement peut être une piscine intérieure pour que cela soit totalement parfait. Alors que comme expliqué plus haut nous étions seuls la journée, tout était très différent le soir !
Le gouvernement Espagnol organisant des séjours pour les séniors durant cette période de l’année, l’hôtel était rempli de papis et de mamies en pleine forme ! Nous étions les plus jeunes clients et de loin ! Dans l’immense salle du restaurant le soir (15€ par personne pour un buffet à volonté « nourritures + boissons », c’est le TOP), l’ambiance était géniale. Jusque tard dans la soirée, nous participions à des évènements tels que des démonstrations de danses, des BINGO, des concerts…
Bref, nous avons passé des superbes moments sur l’île de Minorque. Ma copine (enceinte de quelques semaines pour notre plus grand bonheur) s’est beaucoup reposée et personnellement, moi aussi. Mise à part l’ascension du Mont Toro, je n’ai pas fait de sport pour que mon corps puisse se régénérer un maximum de ces dernières semaines difficiles d’entrainements. Pour m’occuper sur nos moments de repos total, j’ai lu le dernier livre de l’alpiniste et aventurier Ueli Steck et je me suis régalé. Publié aux Éditions Guérin & Paulsen, « Une autre vie » est un livre exceptionnel qui relate les dernières années de vie de l’immense montagnard Suisse (que j’adore), tragiquement décédé en avril 2017 en Himalaya (Népal) sur le sommet du Nuptse. À chaque fois que je pars en vacances j’essaye de lire un livre d’aventure et de montagne et à Minorque, j’ai réussi.
La dernière soirée à Minorque fut source de tristesse et de nostalgie. Nous ne voulions pas rentrer en France car nos vacances se passaient à la perfection. Mais nous nous sommes faits la promesse de revenir sur cette île incroyable, véritable merveille de 695 kilomètres carré située en plein cœur de la mer méditerranée, sœurs des îles de Majorque et d’Ibiza, c’est une certitude ! A+ et merci de votre visite sur mon Blog ! !