La randonnée du Grand Arc (alt 2484 mètres) en aller-retour depuis le refuge de la Thuile (massif de la Lauzière, Savoie)

La randonnée du Grand Arc (alt 2484 mètres) en aller-retour depuis le refuge de la Thuile (massif de la Lauzière, Savoie)

De tous les sommets que j’ai eu la chance de gravir en Savoie et en Haute-Savoie ces 2 dernières années, que ce soit en ski de randonnée et/ou en courant, cette journée sur le sommet du Grand Arc est/restera l’un de mes plus beaux souvenirs. La journée que j’ai passé sur place a été en effet absolument splendide, je me suis régalé. Pour information, j’ai fait le sommet du Grand Arc avec mon beau père, mon beau-frère et 7 autres ami(e)s. Être en montagne est ce que j’aime faire le plus au monde, et accompagné d’ami(e)s, cela est encore mieux ! Le 1er mars 2016 avec mon papa, nous avions fait en ski de randonnée (au départ de Tioulévé) le sommet du Petit Arc (alt 2365 mètres), sommet situé sous le sommet du Grand Arc. Ce jour-ci, je m’étais promis de revenir sur zone pour faire le Grand Arc dès que possible, j’ai donc tenu ma promesse ce dimanche 23 juillet 2017.

Note 1 : pour cette randonnée au Grand Arc, nous sommes partis à pied du lieu-dit « l’Alpage de la Thuile » qui culmine à 1750 mètres d’altitude. Nous avons emprunté l’itinéraire du Lac de Fontaine Claire pour rejoindre l’arête du Grand Arc, avant de débuter une longue traversée sur crête (en orientation SUD) pour rejoindre le pied du sommet du Grand Arc. Attention : le passage sur crête est aérien et technique sur certaines portions, le Grand Arc n’est donc pas « donné » à tout le monde, surtout aux personnes victimes de vertiges et d’acrophobies. Dès le sommet atteint, nous nous sommes ravitaillés avec un excellent vin rouge et un bon vin blanc. L’après-midi, nous avons arrosé comme il se devait cette belle journée ! Même si la randonnée était terminée, il fallait avoir une bonne descente pour enchaîner toutes les bouteilles proposées.

Circuit randonnée : le Grand Arc (alt 2484 mètres) en aller-retour depuis l’alpage de la Thuile (massif de la Lauzière, Savoie)

  • Date : été 2017.
  • Durée : de l’alpage de la Thuile au sommet du Grand Arc, nous avons mis 2h25 minutes. Notre chrono de descente a été lui de 2h21 minutes, en prenant en compte dans ce « chrono » une belle pause Pastis & Ricard au-dessus du Lac de Fontaine Claire (cf plus bas).
  • Météo : températures de saison, mais présence d’un épais brouillard sur la crête sommitale et au sommet ! Nous n’avons donc pas pu admirer la vue du haut du sommet du Grand Arc… ce sera pour une prochaine fois !
  • Dénivelé : à la montée, le dénivelé a été de 818 mètres positif et de 133 mètres négatif. Le parcours sur crête monte et descend à de nombreuses reprises, ce qui explique ce dénivelé négatif « à la montée ». Au total de la journée, le dénivelé positif et négatif est / a été de 925 mètres. D’un point de vue « distance », nous avons fait 4.93 kilomètres à la montée (du parking de départ au sommet du Grand Arc), et ≅ 10 kilomètres sur toute la randonnée.
  • L’équipe du jour : Coralie, Greg, Olivier, Roland (mon beau-père), Seb (mon beau-frère), le reste du groupe, 3 chiens et moi…
  • Massif : Lauzière, département de la Savoie (73). Note 2 : le sommet du Grand Arc se situe dans le chaînon du Grand Arc, chaînon montagneux le plus occidental du massif de la Lauzière. Géographiquement et pour faire simple, le sommet du Grand Arc se situe entre la rive droite de la basse-Maurienne et la rive gauche de l’Isère.
  • Carte IGN : dans la série TOP 25 à l’échelle 1/25000, il faut prendre la carte papier référence 3432 ET.
  • Itinéraire d’ascension : départ de l’alpage / du refuge de la Thuile (alt 1750m) – Lac de Fontaine Claire – Passage à proximité du « Rocher du Raz Sapey » – Crête sommitale du Grand Arc – Pied du sommet du Grand Arc – Sommet du Grand Arc (2484 mètres d’altitude) – Descente par le même chemin qu’à la montée mais en sens inverse – Retour au point de départ.
  • Accès départ : depuis Albertville et/ou depuis Chambéry, il faut rejoindre en voiture la commune de Notre-Dame-des-Millières (code postal 73460) puis le village de Bonvillard et le hameau de Pommarey. Suivez ensuite la direction de « La Thuile », direction clairement indiquée à chaque croisement par un panneau directionnel en bois. (Note 3 : attention de ne pas mélanger vos destinations et de ne pas finir votre route au Chalet de l’Ébaudiaz comme c’est apparemment le cas très souvent RIRES). Note 4 : la montée pour rejoindre le refuge de la Thuile depuis la commune de Notre-Dame-des-Millières est longue et les 9 derniers kilomètres ne sont pas goudronnés. Note 5 : le parking de départ de la randonnée se situe au terminus de la route forestière, au lieu-dit « Alpage de la Thuile » à 1750 mètres d’altitude. Les coordonnées GPS du parking sont  N 45.589417, E 006.365033 ! Note 6 : comptez 45 minutes de montée en voiture depuis Notre-Dame-Des-Millières pour rejoindre le chalet/l’alpage de la Thuile.

ΔJournal de bord d’une (très) belle randonnée : ce matin, mon réveil sonne de (très) bonne heure… mais c’est le sourire aux lèvres que me lève, direction le massif de la Lauzière et le chaînon montagneux du Grand Arc pour une superbe rando en perspective. Mon beau-père m’a en effet invité à une matinée randonnée en montagne avec des amis à lui, j’ai donc accepté cette proposition avec un immense plaisir. Notre sommet/objectif du jour est le sommet du Grand Arc, culminant à 2484 mètres d’altitude. Je dois dire que je ne connais pas précisément ce sommet car je n’y suis jamais monté même si j’ai déjà gravi en ski de randonnée son petit frère, le sommet du petit Arc. Et bien évidemment, même si je ne connais pas directement le Grand Arc pour ne l’avoir jamais gravi, je le connais de nom et de réputation, pour l’admirer tous les jours depuis la vallée d’Albertville où je réside et/ou je travaille !

Comme convenu dans mon/notre programme, je pars de mon petit appartement d’Albertville vers 5 heures du matin (après avoir ingurgité 3 cafés longs) avant de se retrouver toutes et tous à 5h15 dans la commune de Notre-Dame-des-Millières. Nous débutons par la suite et rapidement une longue montée en voiture de presque 45 minutes jusqu’au chalet/refuge de la Thuile, refuge culminant à 1750 mètres d’altitude. Aparté : les 9 derniers kilomètres de la montée en voiture ne sont pas goudronnés mais se font sur une piste forestière en assez bon état. Nous sommes passés en effet sans problèmes avec une voiture classique (un break de la marque Renault)… prudence tout de même, car la route évolue logiquement (et très rapidement) en fonction de la météo (pluies, orages, neige, ruissellements) !

À notre arrivée à l’alpage de la Thuile (équipé d’après mes souvenirs de deux grands dortoirs), un épais brouillard recouvre les lieux. Quelques voitures sont déjà garées au parking symbolisant le terminus de la montée. Nous n’apercevons pas le sommet du Grand Arc, ni même à 50 mètres devant nous. Il ne fait pas froid, nous nous changeons, je connecte ma montre GPS POLAR V800 aux satellites et la rando peut enfin débuter. Je suis très heureux d’être ici, nous sommes 9 au total, accompagnés de 3 chiens.

L’itinéraire de montée débute par une piste à travers champs en orientation EST, piste située derrière le refuge de la Thuile. En quelques minutes de marche, nous arrivons au Lac de Fontaine Claire, puis au pied de la première difficulté de la journée ; il ne s’agit pas d’une difficulté technique, mais d’un grand pierrier qu’il faut monter. Le chemin se raidit ainsi fortement, les choses sérieuses débutent ! En forme physiquement, je prends les devants à proximité du Rocher du Raz Sapey et je pars, la musique dans les oreilles ! Quel bonheur d’être en montagne, après une longue semaine de travail au magasin du « Au Vieux Campeur d’Albertville » où je suis employé en tant que vendeur conseillé.

Après un petit moment d’ascension (en solitaire), j’arrive à un beau Col sans nom vers l’altitude de 2256 mètres. Le chemin pour le Grand Arc bifurque à ce moment-ci à droite en montant, en direction du SUD. J’en profite ainsi pour stopper mon effort et pour attendre les autres. Tranquillement le petit groupe arrive derrière moi, au fil des minutes. L’ambiance est géniale, nous rigolons et nous profitons du moment. Nous apercevons en contre-bas des Chamois… alors que le Grand Arc, lui, est toujours dans les nuages.

Postérieurement à une petite pause, la rando continue. Je suis admiratif d’un des collègues du groupe, qui fait aujourd’hui sa première randonnée de sa vie, le tout avec des chaussures de sécurité coquées aux pieds ! Le poids de ses chaussures doit être énorme, bravo à lui ! Je n’imagine pas non plus (moi qui suis équipé de chaussures « ultra-light ») la douleur qu’il doit ressentir à chaque pas à cause de la pliure de la coque avant rigide de ses souliers (il finira la rando les pieds bien abimés), encore bravo pour ce courage et pour cette détermination !

Un peu plus haut que le petit col où nous nous étions arrêtés, nous constatons avec plaisir et espoir que la vue se dégage doucement et que nous ne sommes plus très loin de la crête du Grand Arc ! En 5 minutes de course, j’arrive sur la crête. L’ambiance est incroyable, le Grand Arc se dessine sur ma droite, toujours dans le brouillard. Un long passage sur crêtes commence, mais sans difficultés particulières. Il ne faut évidemment pas tomber à certains endroits et êtres victimes de gros vertiges mais nous, nous continuons sans souci notre chemin, à bonne allure et en étant prudent(e)s.

Les chiens, 3 petits « Jack Russell », ouvrent l’itinéraire. Au milieu de la crête, nous apercevons un groupe de plus de 25 chamois ! Incroyable, j’emprunte les jumelles d’Olivier pour admirer ce spectacle et pour essayer de les compter. En arrière-plan, je reconnais un instant plus tard le très beau sommet de la Dent du Corbeau (alt: 2286 mètres) que j’ai pour projet de grimper depuis un petit moment. Après 1h50 minutes de montée depuis le parking de départ, nous arrivons littéralement au pied du Grand Arc. Le sommet est toujours recouvert d’un épais brouillard, mais nous distinguons tout de même assez facilement le chemin de montée vers la croix sommitale.

À nouveau seul devant, j’ouvre le chemin vers le sommet dans un brouillard épais. Le soleil n’est cependant pas loin, je le sens. J’aperçois en effet par intermittence des rayons lumineux, croisons les doigts pour que la vue soit dégagée au sommet ! Au fur et à mesure de notre montée, le sentier devient technique, passant à travers de grands pierriers et à travers de grandes dalles. Il faut être prudent et concentré à chaque pas, je suis très heureux d’avoir pris mes bâtons. Heureusement, car je gagne grâce à eux en stabilité et en équilibre.

À moins de 100 mètres seulement de dénivelé positif du sommet, le chemin de montée s’efface à travers des milliers de petites pierres… il va falloir monter droit dans la pente, car le brouillard nous empêche de voir si un sentier se dessine plus loin. Je me guide alors grâce aux nombreux Cairns de montée, en me retournant régulièrement pour encourager mes ami(e)s ; le groupe avance cependant sans problèmes particuliers, le sommet n’étant plus très loin ! Courage me dis-je, il est temps de jeter ses dernières forces dans la bataille ! Et du courage il en faut car mon cœur bat fort et car mes jambes me brûlent, l’effort final étant tout de même soutenu ! J’arrive finalement sur la partie finale de la montée, je me tourne à gauche et j’aperçois la croix du sommet du Grand Arc. Je crie pour signaler aux autres que je suis presque au sommet, eux, n’en sont plus très loin.

Finalement après 2h25 minutes de montée depuis l’alpage de la Thuile, j’arrive au sommet du Grand Arc. La vue est bouchée, le vent souffle et il fait froid mais tant pis, je suis très heureux d’être ici, au sommet d’une montagne que j’admire chaque jour (et désormais, en regardant le Grand Arc depuis la vallée, je pourrai me dire que je l’ai fait). Mes compagnons de rando, eux,  arrivent au fur et à mesure, tous très heureux et ravi d’avoir réussi le Grand Arc. Les 2 tables d’orientation du sommet ne nous serviront pas aujourd’hui à regarder et à comprendre le panorama… je reviendrai donc un autre jour pour profiter de la vue qui doit être splendide, je m’en fais la promesse (et cette fois-ci ce sera en ski de randonnée depuis Tioulévé) !

Au fil des minutes, je regrette de ne pas avoir pris de gants et de bonnet ! Mouillé par la transpiration et inactif car ayant stoppé mon effort, je prends rapidement froid à cause d’un petit vent. L’heure de l’apéro arrivant heureusement, nous descendons de quelques mètres pour nous mettre à l’abri et pour nous ravitailler (et pour nous réchauffer). Au menu : vin rouge, vin blanc et produits du terroir. Le rêve ! Nous restons ainsi assis près de 45 minutes, à profiter de ce moment. Nous nous régalons, que ce soit tous ensemble à rigoler mais également en mangeant. Au bout d’une petite heure, nous prenons le chemin du retour, par notre itinéraire de montée mais en sens inverse. Je remets ma montre GPS (ma POLAR V800) en route, notre randonnée peut redébuter !

Sur la première partie de notre descente, nous faisons attention où nous mettons nos pieds, certains passages n’étant pas simples à gérer car étants très glissants (je glisse ainsi à de nombreuses reprises sans gravité, les gommes de mes chaussures de trail étant un peu abimées et un peu lisses). En arrivant à nouveau sur la crête, 15 minutes après avoir quitté le sommet du Grand Arc, j’accélère à nouveau mon rythme de course pour me faire plaisir et je continue ma descente en courant, seul au monde. Je me régale, la musique dans les oreilles, jouant avec les pierres, le relief et les rochers. J’ai progressé en descente en rando-trail, je suis content ! Puis, plus loin en contre-bas, j’arrête ma course pour attendre les autres. Je profite de cette attente pour marcher pieds nu dans l’herbe, pour faire quelques étirements et pour appeler mon père pour lui raconter ma matinée de randonnée.

50 minutes plus tard environ, 20 mètres au-dessus du lac de Fontaine Claire, nous nous arrêtons de nouveau. Mon beau-père a déposé en montant une bouteille de Pastis Ricard dans un petit ruisseau d’eau fraiche, l’idée est brillante je dois avouer. L’apéro recommence, et de fort belle manière. J’arrive ainsi quelques instants plus tard à la voiture, en pleine forme vous l’aurez compris ! L’apéro se poursuivra tout l’après-midi chez Olivier avec matchs de pétanques, digestifs et plats excellents au programme ! J’ai passé une après-midi fantastique et une matinée magique ! Merci beau-papa (pour l’invitation), merci Olivier (pour l’organisation de la journée), merci Claudine (pour ta gentillesse), merci à toutes et à tous, nous recommencerons l’année prochaine, c’est certain !

ΔNote 1 de fin d’article : dans le petit monde de la montagne (en Savoie du moins), il existe un débat qui consiste à savoir si le chaînon du Grand Arc est un massif montagneux  à part entière ou si le chaînon du Grand Arc appartient au massif de la Lauzière. Qu’en pensez-vous ? Moi, je pense que la chaîne du Grand Arc (du Col des Fontanettes au Nord en passant par la Grande Lanche, la Dent du Corbeau, le Grand Arc puis par le Petit Arc au Sud) appartient bel est bien au massif de la Lauzière. Pour moi, ces deux ensembles sont reliés géographiquement par le Col de Basmont (alt 1791 mètres) et par le Bec d’Aigle (alt 1930 mètres) et ne font donc qu’un en s’appelant « massif de la Lauzière » ! Voilà les ami(e)s, désormais j’attends vos avis et vos retours, merci !

ΔNote 2 de fin d’article : sur la plateforme WEB GEOPORTAIL.GOUV.FR, lorsque l’on applique sur la zone sommitale du Grand Arc le filtre de la carte de l’état-major Français (années 1820-1866), on peut voir avec un très grand étonnement que le sommet du Grand Arc était appelé à l’époque le sommet de la… Dent du Corbeau (si si, je vous le promets), la Dent du Corbeau étant aujourd’hui en 2017 un sommet situé au Nord du sommet du Grand Arc, dans le chaînon du Grand Arc également ! Sur la zone sommitale du Grand Arc pareillement, lorsqu’on applique un fond de carte de 1950, on voit que la Dent du Corbeau est devenue le Grand Arc… On dirait ainsi, pour faire simple, qu’entre 1866 et 1950 le Grand Arc a « remplacé » la Dent du Corbeau, appellation de la Dent du Corbeau qui est partie s’installée plus au Nord. Pourquoi donc ce remplacement ? Qui a décidé de cela ? L’appellation Grand Arc est-elle une invention ? De qui ? Ai-je loupé un détail ? Est-ce une erreur ? Je n’arrive pas à comprendre le fin mot de l’histoire et malgré plusieurs recherches sur internet je n’ai rien trouvé ! Si vous en savez plus, merci donc de m’écrire à l’adresse mail clementchabert@icloud.com je serai infiniment heureux de vous lire ! Merci les ami(e)s…

YCA4Q245
Related Posts